Est-ce ainsi que les hommes jugent ?

Auteur : Mathieu Menegaux

Editions Grasset.

Date de parution : 2 Mai 2018.

234 Pages.

Prix : 18 €

Résumé :

Une journée particulière. Gustavo, père de famille, directeur financier, doit effectuer une présentation importante devant l’état-major de sa multinationale. Des mois de préparation, un tournant pour sa carrière. Au lieu de l’heure de gloire espérée, la police faire irruption à son domicile, à l’aube. Perquisition, accusation d’homicide volontaire, indices concordants, Gustavo va être placé en garde à vue et traité sans ménagement. Heures sombres, qui vont déstabiliser un cadre supérieur sans histoires et le conduire à redouter le pire pour son avenir. Son épouse Sophie va mobiliser son réseau et son énergie pour démontrer l’innocence de son mari et préserver leurs deux garçons des conséquences dévastatrices de cette mise en cause.

Mais comment rétablir la balance de la justice dans un univers gouverné par l’émotion et la recherche immédiate d’un coupable ?

Mon avis :

Bertrand et Claire compose à deux depuis plusieurs années maintenant. Depuis que Nathalie les a quittés. Ils ont leurs habitudes, et le samedi matin c’est au supermarché que leur journée débute. Jusqu’à ce 19 Janvier 2013, où rien ne se passe comme prévu. Un homme blond, grand avec une veste en jeans, tente de kidnapper Claire mais encore une fois, rien ne se passe ainsi. Et lors de sa fuite, l’homme renverse Bertrand sans freiner. Bertrand meurt sur le coup, brisant la vie de sa fille déjà orpheline de mère. Trois ans plus tard, un mardi matin, Gustavo est réveillé par des coups répétés à sa porte d’entrée. Lorsqu’il ouvre, la police se présente avec un mandat d’arrêt pour homicide involontaire et tentative d’enlèvement sur mineur. Alors que Gustavo pensait aller sagement faire sa présentation au bureau ce matin-là, il se retrouve dans une salle d’interrogatoire et le calvaire commence.

Comme toujours avec Mathieu Ménégaux on ne tourne pas autour du pot. On ne brode pas. Tout est dit, très rapidement et sans fioritures. Mathieu Ménégaux emploie des gros mots, des mots chocs qui ne sont pas là pour caresser l’âme du lecteur mais bien pour l’érafler. Il ne fait pas dans la douceur, dans le rose bonbon. Autrement les thèmes abordés ne serait pas si percutant, tout comme sa plume.

Comparé à ses deux précédents livres, Mathieu Ménégaux est plus généreux. C’est en près de 230 pages qu’il nous dépeint la déchéance d’un homme. Dans son nouveau roman, plusieurs thèmes sont abordés comme l’acharnement de la justice à travers les gardes à vues policières. L’inexistence de la présomption d’innocence pour les policiers    alors que des preuves viennent discréditer le mobile que pourrait avoir le coupable présumé. Puis la place de la presse, et l’impact que celle-ci peut avoir dans ce genre de situation.

L’histoire est divisée en plusieurs parties, sur plusieurs années. Les faits en 2013 tout d’abord, puis trois ans après, le 22 mars 2016, l’arrestation, la perquisition , la garde a vue. Puis enfin une sorte d’épilogue en 2017 qui conclut parfaitement cette histoire. La globalité de l’histoire se déroule sur moins de 24 heures, ce fameux 22 mars 2016, jour où Gustavo voit sa vie partir en fumée, se voit tout perdre à cause d’un rien. Mais Gustavo n’est pas seul, il a une femme, Sophie. Sophie qui donnera tout pour sauver son mari, pour faire éclater la vérité. 

Comme mentionné plus haut, Mathieu Menegaux n’y va pas avec le dos de la cuillère, et sa réputation n’est plus à faire. Encore une fois, un fait divers révoltant, des mots fort et poignants, des phrases structurées et choquantes. Et comme toujours la toute puissance de sa plume fait ses preuves. Comme vous pouvez vous en douter, il ne m’a pas fallu plus de trois heures pour lire ce livre, pour être complètement emportée par la plume de l’auteur, pour avoir à nouveau cette admiration face à son talent d’écriture. Comme pour ses précédents romans, il prend au coeur, il énerve, il bouleverse, il met également mal à l’aise, et puis le doute, le questionnement de tous lecteurs, pour finalement revenir à la réalité. Puis le choc, la peine et enfin le soulagement. Un nombre considérable d’émotions, de sentiments qui s’entremêlent.

C’est sans surprise que Mathieu Ménégaux reste parmi mes auteurs favoris. Parmi les parutions que j’attends avec le plus d’impatience.

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