Sinestra

« Rose. Il émanait d’elle l’étrange fragrance de son prénom comme une présence troublante émergeant d’entre les morts. »

Auteur : Armelle Carbonel.

Éditions Ring.

Date de parution : 08/11/2018.

390 Pages.

Prix : 19,95€

Résumé :

Suisse, 1942.

Le Val Sinestra, refuge isolé au douer de la vallée des Grisons entouré de monumentales montagnes, accueille un convoi de réfugiés fuyant les horreurs de la guerre. Des mères brisées au bras de leur progéniture, des orphelins meurtris et atteints de désordres psychiques. Mais là où ils croyaient avoir trouvé la paix, les résidents vont réaliser que le Mal a franchi la frontière avec eux.

Mon avis :

Alors que le Val Sinestra s’érige comme un lieu de sauvetage, celui fait plutôt penser à l’enfer sur terre. Un château effrayant enfouit dans les montagnes devient finalement une sorte de prison pour les pensionnaires qui y vienne pour la paix. 1942, pleine guerre, des femmes et enfants fuient leurs logements afin d’être à l’abri des horreurs de la guerre sans se douter que leur refuge se trouve finalement être le centre d’horreur insoupçonné. Un but, sauver leurs âmes tourmentées tout en étant loin des bombardements.

Avant de commencer ce livre, je ne connaissais rien de l’auteur. Ni ses précédents ouvrages, ni sa réputation de nécromancière alors ce fût une réelle découverte pour moi. Je n’avais rien entendu non plus de ce livre mis à part sa couverture intrigante et son titre angoissant. C’est donc aveugle que j’ai commencé la lecture de cet ouvrage surprenant.

Je viens de le refermer à l’instant et c’est sans attendre que je rédige ma chronique. Je n’arrive pas à savoir si c’est un coup de coeur, peut-être va-t-il se révéler l’être après réflexion. Dans tous les cas, c’était une lecture excellente. J’ai découvert un talent d’écriture rare, un style d’écriture différent. Armelle Carbonel choisi minutieusement ses mots car ceux-ci se révèlent capital pour la construction de son récit et pour le message qu’elle cherche à faire passer. Son écriture est précise, concise même, offrant au lecteur le strict minimum pour que celui-ci puisse faire les cheminements qui en découd. La précision se manifeste d’autant plus dans les descriptions, que ce soit pour les paysages lugubres et angoissant, les personnages mystérieux et intriguant, les situations ou encore l’ambiance.

« Elle se figura un paradis rempli de rires, de réglisses fondantes et de pommes d’amour, jusqu’au ce que l’haleine démoniaque du Val Sinestra effleurât sa nuque délicate tel un tisonnier labourant les cendres de l’innocence perdue. Alors, Ana sut que maman s’était trompée. Le mal ne connaissait pas de frontière. Il était la frontière. »

La lecture se révèle finalement très fluide grâce aux chapitres qui sont courts, mais qui alterne également entre les points de vues des différents personnages. La lecture se fait facilement, les pages défilent et on est pris dans le tourbillon de l’histoire. La curiosité est attisée au point qu’on ne voit même pas que le roman touche à sa fin. Aucune certitudes, des ébauches de révélations mais rien de concret jusqu’au dernier chapitre, celui juste avant l’épilogue qui apporte les réponses nécessaires au questionnement du lecteur. Les mystères s’évaporent, les personnages finissent par se révéler au grand jour, certains devenant plus fiable que ce que l’on pouvait croire, d’autres cachant bien leur jeu. Tout prends son sens, et cette fin colle parfaitement a ce qu’on aurait pu espérer.

Cette lecture se traduit donc par une belle découverte que l’auteur Armelle Carbonel, qui me donne envie de la suivre que ce soit avec ses précédents romans, ou bien ses futurs.

Un commentaire sur « Sinestra »

  1. Je suis en plein dedans, et franchement l’ambiance est pesante et pourtant on a envie d’y retourner ! (D’ailleurs j’y retourne une petite heure avant d’aller bosser dès que je serai à jour dans ma lecture des chroniques 😁)

    J’aime

Laisser un commentaire