Hippocrate aux enfers.

« Il existe d’importantes collections de crânes de presque toutes les races, et peuples. Cependant il n’existe que très peu de spécimens de crânes de la race juive permettant une étude et des conclusions précises. La guerre à l’Est nous fournit une occasion de remédier à cette absence. Nous avons l’occasion d’obtenir des preuves scientifiques et tangibles, en nous procurant des crânes de commissaires juifs bolcheviques qui personnifient une humanité inférieure, répugnante, mais caractéristique. »

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Auteur : Michel Cymes.

Edition Le livre de poche.

Date de parution : 6 janvier 2016.

216 Pages.

Prix : 6,60€

Résumé :

C’était là. C’est là que tant de cobayes humains ont suivi les sévices de ceux qui étaient appelés « docteurs », des docteurs que mes deux grands-pères, disparus dans ce sinistre camp, ont peut-être croisés. Je suis à Auschwitz-Birkenau. Là, devant ce bâtiment, mon coeur de médecin ne comprend pas. Comment peut-on vouloir épouser un métier dont le but ultime est de sauver des vies et donner la mort aussi cruellement ? Ils n’étaient pas tous fous, ces médecins de l’horreur, et pas tous incompétents. Et les résultats de ces expériences qui ont été débattus, discutés par des experts lors du procès de Nuremberg ? Ont-ils servi ? Quand la nécessité est devenue trop pressante, quand j’ai entendu trop de voix dire, de plus en plus fort, que ces expériences avaient peut-être permis des avancées scientifiques, j’ai ressorti toute ma documentation et me suis mis à écrire.

Mon avis :

Comment vous parler de ce livre ? Ce livre-documentaire a été pour moi, une très grosse lecture par son côté émotionnel. Je tiens à vous avertir. Âmes sensibles, s’abstenir. 

Avant tout fasciné par tout ce qui concerne l’holocauste et cette guerre qui a ravagé le monde, je suis toujours très intéressé d’en savoir plus, de découvrir de nouvelles choses sur l’histoire de mon pays, de mes ancêtres. Sur mon histoire. Alors lorsque j’ai vu ce livre sortir aux éditions Le livre de Poche, je me suis empressé d’aller l’acheter dans ma librairie. Et comment vous dire ? Je cherche encore mes mots. Car cette lecture est lourde. 24h après l’avoir terminé, je suis encore abasourdie. 

Je pense que l’on a jamais assez conscience de l’horreur que peut engendrer l’homme. De la monstruosité dont il peut faire preuve. Et ce livre m’a fait prendre conscience de cela. 

Dans son livre, Michel Cymès nous raconte l’histoire des millions d’hommes, de femmes, et d’enfants torturés et morts lors de la seconde guerre mondiale dans les camps. Dans chacun de ses chapitres, un nouveau médecin, un nouvel homme ainsi que les ignominies qu’il a pu faire subir. Pour chaque médecins, son mode de fonctionnement.

Ça a été très dure de lire ce livre. J’en avais parfois la nausée, ou encore mal au coeur tant ces atrocités étaient dures à encaisser. Car Michel Cymès ne passe par quatre chemins, il n’enjolive pas la réalité. Il l’a donne sans détour, sans ménagement, crûment. Pour vous dire, bien que le livre fasse à peine 220 pages, j’ai mis près d’une semaine à le lire parce que cette tension pesante était insupportable. Il m’a même fallut en parler autour de moi, à des amis, à des collègues, à mes amis bookstagrammeurs et même à ma famille. 

Si je dois retenir une chose de cette lecture, c’est que malgré mon besoin d’en savoir plus sur l’histoire, je ne suis pas persuadé que j’avais besoin d’en savoir autant parce qu’au final, je referme ce livre mais je ne délaisse pas pour autant les images choquantes, horrifiantes qui ont pu marquer mon esprit. Je n’en ressors pas indemne. Ce n’est pas  une lecture dans laquelle on doit se lancer comme ça, comme si c’était une simple fiction parce que ce n’est pas le cas. Tout ce qui est écrit dans ce livre, est réel. Des gens l’ont vécus, des gens en sont morts. Des gens vivent encore avec ce souvenir. Et surtout, surtout, je me sent bête de me plaindre des petits aléas du quotidien car c’est après ce genre de lecture qu’on se rends compte du côté dérisoire de nos problèmes.

Prenez garde. L’intensité de ce livre n’est vraiment connu que lorsqu’on le referme. 

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