Bad Man

« C’était la fonction essentielle de l’espoir, après tout. Anesthésier. Adoucir la réalité, la brouiller juste assez pour nous permettre de continuer à la regarder en face et à avancer, guidés par la conviction que le sol sous nos pas ne peut pas être entièrement recouvert de verre pilé. »

 

Auteur : Dathan Auerbach.

Editions Belfond.

Date de parution : 21 Fevrier 2019.

448 Pages

Prix : 21,90 €

Résumé :

On dit que, passé quarante-huit heures, les chances de retrouver une personne disparue sont quasi nulles. Deux jours pour ratisser les bois alentour, frapper à toutes les portes, remuer ciel et terre. Passé ce délai, l’espoir n’est plus permis. Eric, trois ans, a disparu il y a cinq ans. Peu à peu, les affichettes ont jauni, les policiers se sont désintéressés de l’affaire, la vie a repris son cours dans cette petite ville désaffectée de Floride. Pas pour Ben, le grand frère de la victime. Qui ne s’est jamais remis du drame. Qui a vu sa famille sombrer. Mais qui n’a jamais cessé ses recherches. Recruté en tant que magasinier de nuit dans le supermarché même où Eric a disparu, Ben sent que les lieux ont quelque chose à lui révéler. Quelqu’un sait où est son frère, une personne qui prend un malin plaisir à se jouer de lui. Qui ? Le directeur qui n’a jamais collaboré à l’enquête ? Ses collègues auxquels il a accordé trop vite sa confiance ? Mais il y a plus que ça, une présence impalpable, diffuse, qui brouille ses pensées… Qui est ce bad man dont l’ombre inquiétante plane sur la ville ?

Mon avis : 

Je me vois obligé de commencer cet article en disant que je ne supporte plus que l’on compare un livre à un autre. Bad Man a joliment était comparé à « Shinning » de Stephen King, parce que les lieux se déroulant dans un supermarché glauque, rappelé l’hôtel de Shinning. Autant vous dire maintenant que ça n’a absolument rien à voir. Aucun rapport…

Comme souvent quand je lis ce genre de commentaire accrocheur, je m’attends à flipper comme pas possible. Parce qu’il faut le dire « Shinning » est sûrement l’un des livres les plus « WHAT THE FUCK » que j’ai pu lire étant gamine. Bon autant vous dire le livre de Dathan Auerbach n’a rien de flippant, absolument rien. Une ambiance glauque, certes, mais qui ne va pas jusqu’à vous faire frissonner, non. 

Pour vous dresser un peu le tableau, il y a cinq ans, Ben perds son petit frère Eric, alors âgé de 3 ans, dans un supermarché. Celui-ci ne sera jamais retrouvé. Mais Ben ne se pardonne pas. Il reste persuadé que tout est de sa faute, d’autant plus lorsqu’il voit sa famille s’étioler sous ses yeux. Ben ne lâche rien. Il a ce besoin viscéral de savoir ce qui est arrivé à Eric, mais surtout de le retrouver. Quitte à plonger dans une paranoïa dont il ne se relèvera pas.

Pendant les cent premières pages, le rythme est lent même un peu redondant. Il ne se passe pas grand chose de vraiment palpitant mais ce n’est pas gênant car peu à peu tout prend son sens. L’auteur m’a tenue en haleine pendant ses 450 pages et lorsque je doutais de la longueur du roman, celui-ci me poussait à tourner mes pages oubliant cette question futile. On voit notre personnage principal, Ben, un jeune homme de vingt ans, très attachant pour le lecteur, être obsédé par le besoin de retrouver son frère. Et on le devient aussi. On ne désire rien d’autre. J’en suis arrivé au point de ne pas vouloir que ça tourne au thriller glauque mais qu’au contraire, Ben retrouve son petit frère et que tout se termine bien dans le meilleur des mondes.

Mais nous ne sommes pas dans le pays des Bisounours, mais plutôt dans un thriller psychologique intensément sombre. Tout comme le personnage principal, on se laisse complètement happé par les doutes, les différentes indices, la suspicion. Toutes les théories sont exploitées pour le lecteur. Je dois l’avouer, je me suis retrouvé dans toutes les folies de Ben, s’imaginant réagir de la même façon que lui. Avec impulsivité et besoin vital.

Dathan Auerbach développe parfaitement ses personnages, faisant en sorte qu’ils collent parfaitement à la situation. Alors que Deirdra, la mère d’Eric sombre dans la dépression, Clint, le père des garçons, tente de maintenir sa famille hors de l’eau. Il garde les pieds sur terre, permettant à sa famille d’en rester une. Ben est le héros de notre histoire. Ben est attachant et déterminé malgré ses faiblesses et ses erreurs, je n’ai pas pu m’empêcher de lui pardonner ses incartades car j’étais clairement investis de la même mission que lui. Vous l’aurez compris, j’ai été totalement immergé dans cette histoire, ayant le besoin viscéral d’en connaître la fin car je dois reconnaître que pour un second roman (Premier publié en France) celui-ci est parfaitement construit. Le côté noir et psychologique se développe tout au long du roman, ne permettant aucun doute sur le sens que l’auteur veux lui donner. 

Pour ne pas spoiler, je ne parlerais pas de cette fin qui me laisse dubitatif. Je l’aime sans l’aimer. Vous allez me dire que ma phrase n’a aucun sens mais c’est clairement ce que je ressens. Une sorte de déception et à la fois de fierté pour cette fin surprenante.

2 commentaires sur « Bad Man »

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